Poème : Les nuits sont longues. Les années sont courtes.

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Quand tu rentres à la maison, le bracelet de l’hôpital toujours à ton poignet, ton adorable petit bébé se met à pleurer toute la nuit. Quand tu essais tout ce que tu sais pour l’apaiser et que rien ne semble fonctionner, finalement les larmes de joie deviennent des larmes d’épuisement et de frustration.

Les nuits sont longues.

Quand tu le berces, doucement, et chantes des berceuses en vain, que le berceau choisi avec tant de soin à côté de ton lit reste vide. Pendant que tu marches de pièce en pièce, en te balançant et en priant pour que le sommeil vienne…

Les nuits sont longues.
Quand il a de la fièvre, ses yeux d’habitude si lumineux sont ternes et fatigués. Quand son petit corps le fait souffrir et que tu ne sais pas quelle maladie le rend si frêle. Tu passes de longues minutes au téléphone avec une sage-femme ou une infirmière disponible 24h /24. Tu fais de longues recherches sur les symptômes en ligne, et tu par ne plus fermer l’œil de la nuit pour veiller sur son sommeil.

Les nuits sont longues.

Quand tu te réveilles la nuit pour te demander si ton bébé maintenant plus grand s’est fait des amis à l’école. Ton corps est épuisé par la journée, mais ton esprit bouillonne de mille questions : est-ce que mon enfant est en train de s’adapter ? Est-il heureux ? Lui a-t-on suffisamment appris pour qu’il se lance dans de nouvelles expériences ?

Les nuits sont longues.

Quand nos bambins sautaient gaiement sur la banquette arrière en posant des milliards de questions et en chantant à tue-tête, plus que nos oreilles ne pouvaient en supporter, maintenant tu as des adolescents qui ont le nez rivé sur le téléphone, silencieux. Quand leurs yeux jadis étaient remplis d’amusement et de ces étincelles enfantines, se tournent maintenant vers le ciel en un soupir bien plus souvent que nous le voudrions. Nous leur demandons comment ils vont, ils ne nous répondent plus. Nous essayons, mais nous nous sentons parfois incapables de trouver notre chemin au cœur des choses.

Les nuits sont longues.

Quand elle sort avec quelqu’un et que tu te demandes si tout ce que tu lui as appris et toutes les conversations que vous avez eues ensemble sont suffisantes. Quand il sort avec des amis et que tu espères qu’il sera un leader plutôt qu’un suiveur. Quand la voiture sera pleine de leurs affaires personnelles et que tu la regarderas s’éloigner une dernière fois.

Oui. Les nuits sont longues.

Mais les années ?

Oh les années sont courtes.

Quand ton petit tenait dans tes deux mains, mais qu’il devient trop grand dans le berceau, tu l’allonges doucement dans son premier lit d’enfant.

Les années sont courtes.

Lorsque sa petite main serrait nos doigts si fort, la relâche facilement et marche d’un pas sûr vers sa première journée de maternelle.

Les années sont courtes.

Quand nos bébés qui ne faisaient que roucouler, babiller, se blottir contre nous et remplir leurs poings de nos cheveux sont en train d’avoir de jolies boucles, de se redresser et bientôt de se coiffer eux-mêmes.

Les années sont courtes.

Alors que tu pensais qu’ils ne dormiraient jamais, dorment maintenant jusqu’à midi si tu les laissais faire.

Les années sont courtes.

Quand tu vois la main qui, hier encore, a appris à dire au revoir en l’encourageant « Dis au revoir » et que tu regardes cette même main s’éloigner dans le rétroviseur.

Les années sont courtes.

Quand nos petits deviennent des grands, quand notre chemin devient leur chemin, quand notre amour s’étire jusqu’à faire mal…

Nous nous souviendrons que nos nuits étaient si longues, mais que les années sont si courtes.

Traduction libre d’un poème publié sur No Mama’s Perfect.