Comment punir ?

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En ces temps de confinement et de télétravail, il est très fort probable que vous pétiez un câble. Vos enfants n’ont pas école, ils courent partout, redécorent les murs, ou veulent faire un tour à dos de chat pour parcourir des déserts que seuls eux peuvent voir. L’autre désert, c’est celui que vous traversez en ce moment. Vous êtes à bout.

Vous sentez une grande violence monter en vous. Et voilà que le chat a été repeint en bleu de méthylène.

La question n’est donc plus de savoir si on doit punir son bambin, mais plutôt comment le punir en toute bienveillance pour éviter les actes de maltraitance qui augmentent dans les foyers.

Fermeté et bienveillance

Un « non » ferme pourrait suffire. Un « non » ferme répété plusieurs fois, autant de fois qu’il le faut. Interdire quelque chose à un enfant doit venir d’une volonté intérieure du parent. Il doit en être persuadé. Il ne faut pas qu’il y ait dans la voix de place à un « peut-être » et il faut parfois contenir ses rires quand une bêtise nous parait mignonne (voire même quand le bambin rigole).

Pour cela, il y a des astuces toutes simples :

  • prendre une voix grave (et oui, ca fait toujours son effet, une voix grave est une voix posée, donc dominante)
  • se mettre au niveau des yeux de l’enfant, soit en le regardant dans les yeux, soit en se mettant à sa hauteur, ou les deux
  • insister sur le « non » en secouant le doigt ou le menton pour que l’enfant associe la situation à un geste symbolique
  • anticiper : « quand la petite aiguille sera là et la grande ici, alors on éteindra la télé » ou « on va aller faire des courses et tu porteras la liste, tu as une grande responsabilité ».

Des punitions qui ont un sens

Quand j’étais en primaire, il y avait dans le préau du carrelage aux gros carrés jaunes et noirs. Quand nous en avions fait une (de bêtise), nous tterrissions systématiquement sur le carré noir pendant la récréation, droit comme un pique, les mains dans le dos, les yeux rivés sur les copains qui jouaient.

Le carré noir ne faisait peur à personne, car personne ne comprenait vraiment à quoi il servait. À l’image du coin, ce genre de punition n’apporte pas de grande réflexion à l’enfant si ce n’est que dans dix minutes il pourra se dégourdir les jambes.

Il est important de faire comprendre à l’enfant que faire une erreur n’est pas grave en soi. Il faut lui laisser la possibilité de la réparer :

  • en lui proposant d’aider à nettoyer le mur sur lequel il a peint ou de réparer le bras arraché de la poupée
  • en lui montrant que la petite fille / le petit garçon pleure parce qu’il a mal ou qu’il est triste « tu vois, ça fait mal de mordre »
  • en lui offrant un endroit neutre pour exprimer sa colère (une chaise de la colère, sa chambre pour y réfléchir)

La communication prime sur la punition

Il faut expliquer à un enfant pourquoi il n’a pas le droit de mordre son copain (seuls les animaux mordent, toi tu peux t’exprimer), de taper les autres (papa ne tape le voisin pour lui prendre sa voiture), de mettre ses petites mimines sur les plaques électriques (c’est très chaud et ça va te brûler, c’est-à-dire te faire très mal).

Et mauvaise nouvelle, en lui expliquant trois fois en trois jours le pourquoi du comment, votre enfant en fera quand même à sa tête. C’est parce que c’est dans sa nature de vouloir savoir ce qui se passe ensuite. Ce n’est pas vous ni l’éducation positive qui venaient d’échouer lamentablement, mais bien le caractère de l’enfant qui prédomine.

Alors on fait comment ?

On explique et on pose des règles et si une deuxième tentative s’en suit, il faudra punir.

Tu connais les règles, je t’avais prévenu, la prochaine fois, il y aura une conséquence/punition.

Une co-construction ou l’art de coopérer

C’est le matin, vous êtes en retard de dix minutes comme plus ou moins tous les matins. Et votre bambin n’est toujours pas prêt à partir. Pire, quand vous lui dîtes de mettre son manteau, il hurle un énorme « non » et s’en va en courant dans le salon.

Et si plutôt que d’imposer, nous posions des questions :

Où est ton manteau ? Que veux-tu mettre pour sortir ? De quoi as-tu besoin pour sortir jouer ?

Maman a besoin de travailler. Alors que veux-tu faire pendant une heure ? Regarder un dessin animé ou jouer près de moi mais sans crier ?

Investir l’enfant dans les tâches quotidiennes en lui donnant un choix va lui permettre de ne pas se braquer, surtout dans des âges de rébellion comme les deux ans.

L’éducation positive est basée sur la co-construction, où l’enfant n’est pas complètement démuni de toutes décisions, ce qui affectera sa confiance en lui. En revanche, co-construction ne signifie pas obligatoirement harmonie. « oui tu peux participer si tu tiens aux règles »

Pour monter dans la voiture, même problème. La moue boudeuse de votre adorable bambin se mue en grimace. »Tu montes tout seul dans la voiture ou c’est moi qui t’y mets ».

L’art de coopérer plutôt que de diriger ou de donner des ordres va permettre de donner un cadre dans lequel un enfant va pouvoir décider, sans lui laisser un milliard d’options non plus. Souvenons-nous que crier c’est déjà perdre le contrôle d’une situation et que l’enfant s’en rend compte.

Mon enfant rit quand je le dispute

Un enfant vous aime et ne cessera pas de vous aimer quand vous le gronder. Il cessera de s’aimer lui-même. Parfois, emporté par une situation dangereuse, on peut crier ou tirer le bras subitement d’un enfant.

Vous êtes en train de perdre votre voix en cris et hurlements, et là surprise votre enfant sourit.

Contrairement à ce que nous avions pensé, un enfant ne sourit pas parce qu’il ne vous respecte pas, mais parce qu’il cherche à se réconforter. Son sourire est en réalité une marque de détresse émotionnelle. Certains adultes aussi rient nerveusement quand ils sont stressés ou qu’ils sont en tord.

Dans l’autre sens, un parent doit pouvoir être capable de s’excuser ou au moins d’expliquer son comportement, car lui aussi est soumis à des règles. « J’ai eu peur et Maman aussi peut crier alors que ce n’est pas la meilleure solution ». N’oublions pas que nous sommes un modèle pour les enfants. En leur montrant l’exemple, ils nous imiteront.

Instaurer des jeux pour les sentiments

Un enfant est souvent inondé par ses émotions. Il ne sait pas gérer la colère, la peur, l’angoisse (d’ailleurs comme certains adultes). En le punissant pour ses émotions, on ne lui apprend pas à mieux les comprendre mais on le blâme pour cela. Un sentiment désagréable lui colle à l’âme : ses émotions ne sont pas bonnes.

On comprend une émotion de colère ou de frustration mais on ne tolère pas le comportement agressif qui va avec.

Pour cela, il est important de mettre en place un protocole.

  • un jeu de cartes avec les émotions de l’enfant et les solutions possibles
  • un tableau accroché au mur avec les valeurs de la famille comme le pardon, donner une deuxième chance, le respect, la patience, l’amour (très important l’amour)
  • en lisant des histoires où les sentiments sont expliqués
  • en discutant avec l’enfant sur ses ressentis : « Quelle couleur a pour toi la colère ? Qu’est-ce que ce serait comme animal ? Un crocodile rouge ! »
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  • Les cartes sont facilement maniables et résistantes aux gestes vifs des enfants en bas âge.

On en retient quoi ?

Punir un enfant est nécessaire à son développement. L’adulte est là pour lui poser des bases, des limites, des règles. C’est en délimitant son espace et son champ d’action, que l’on va permettre aux petits de mieux pouvoir apprivoiser le monde qui l’entoure et lui donner une sécurité, un repère.

Ce qui est inaccessible lui donne aussi une envie de conquête, ce qui tout aussi primordial pour son évolution. Il est important qu’il reste des territoires encore inexplorés et interdits pour qu’il ait envie de s’y rendre : garder certains mystères pour l’enfant va lui faire travailler son imagination et son besoin d’exploration. Quand tout est permis et que tout est à portée de main, un enfant perdra son envie d’aller plus loin.

Pour cet article, j’ai demandé à des professionnels de l’enfance de me répondre sur la question. L’un d’entre eux, une assistante maternelle me raconta cette histoire. Au moment de partir de chez elle, un enfant saute dans les bras de sa mère et lui griffe le visage. Sa mère ne veut pas le gronder, de peur qu’il le l’aime plus. L’assistante maternelle prend l’enfant, lui explique fermement qu’on ne doit pas faire mal au visage de sa maman. L’enfant baisse les yeux avant de l’enlacer en lui disant « je t’aime tata ».

Voilà un article non exhaustif sur la question. Si vous avez d’autres conseils, n’hésitez pas à les mettre en commentaires. Mais essayons de garder ensemble le contrôle sur nos comportements.