Ne le prends pas dans les bras, tu vas en faire un enfant gâté !

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Voilà, vous êtes devenus parents. Vous êtes un tout jeune papa ou une toute jeune maman qui venez d’entrer dans une autre aire de jeux, la cour des grands. Et vous êtes un peu paumés, surtout devant les pleurs de votre bambin. Au milieu des cris stridents, vous vous souvenez de votre mère qui vous disait « il faut laisser pleurer un enfant ». À bout de nerfs, vous suivez ce conseil.

Avant, vous saviez comment éduquer les enfants des autres. Mais voilà, c’était les enfants des autres. Devant le vôtre et ses joues roses collées de larmes, vous changez de discours. Avant, vous aviez des préjugés sur cette mère qui prenait son enfant trop souvent dans les bras. Vous pouviez dire encore « moi, quand j’aurais des enfants, je les laisserais pleurer ». Le regard droit et stricte, vous saviez exactement comment faire, ou au moins mieux faire parce que dans votre éducation, on vous a sûrement appris à pleurer seul dans un coin.

Quand vous y repensez. à votre propre enfance, les bras de votre maman deviennent une idée abstraite, lointaine… D’ailleurs c’est souvent elle qui vous le rappelle plus ou moins gentiment « de laisser pleurer bébé » ou « de ne pas le prendre constamment dans les bras » au risque d’en faire « un fils à maman / papa ». Mais devant les larmes de votre petit crocodile, vous ne pouvez plus vous retenir et le prenez contre vous, même s’il semble se débattre.

Et si vous aviez raison ?

Les études en faveur du maternage

Les études de plus en plus nombreuses se bousculent au portillon d’internet pour faire entendre leurs voix. Il y a longtemps (enfin pas si longtemps que cela en fait), les enfants étaient emmaillotés comme des petites momies et bercés par une grand-mère au coin du feu. Avons-nous depuis repensé nos standards d’éducation ?

Pour ne citer que l’une de ces études, nous pouvons évoquer le besoin humain de tendresse et d’amour sans lequel nous ne pouvons pas développer notre cerveau. Le contact maternel et paternel permet à une hormone, l’ocytocine, de faire son travail, c’est-à-dire permettre au cerveau de ressentir du bonheur (et d’en sécréter), de l’empathie, de combattre l’anxiété et d’avoir des facilités sociales.

Un enfant qui n’est pas pris dans les bras lorsqu’il pleure, est un être humain en détresse. Il est encore incapable de contrôler ses émotions qui peuvent se déclencher tel un ouragan. Au lieu de se calmer, comme en théorie un adulte est censé le faire (bien que peu d’adulte arrivent à gérer leurs émotions), il va entrer dans une spirale infernale en faisant une crise ou en devenant trop silencieux. Les bébés et les enfants ont besoin de nos bras.

Le Dr. Catherine Gueguen, pédiatre et spécialisée dans le soutien à la parentalité rappelle :

Plus on donne de l’amour à son enfant, plus l’enfant va pouvoir progressivement explorer, c’est-à-dire sortir des jupes de sa mère ou des pantalons de son père.

Une autre étude américaine du département de psychologie de l’université de Notre Dame aux Etats-Unis, évoque que

Le fait de laisser un bébé pleurer sans chercher à le consoler aurait des conséquences négatives pour sa santé, engendrant à l’âge adulte des problèmes de personnalité.

Source : Santé Magazine

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La parentalité positive ou comment communiquer différemment avec votre enfant
  • Isabelle Filliozat (Auteur) - Isabelle Filliozat (Narrateur)

Le paradoxe du bébé materné et malgré tout explorateur

Contrairement à ce que l’on a pu croire, un enfant materner (ou paterner), protégé, chouchouté, porté, rassuré sera un enfant qui aura envie d’explorer le monde, car il aura eu l’expérience de la sécurité et du confort.

Même si les grands-mères à chaque réunion familiale vous sortent la phrase « Tu le prends trop dans les bras, tu vas en faire un gamin gâté », sachez qu’elles ont fait elles-aussi du mieux qu’elles pouvaient, c’est-à-dire avec les moyens du bord de l’époque : peu d’informations, peu de livres sur l’éducation positive et pas d’internet. Elles s’appuient sur les conseils de leurs mères ou de leurs grands-mères qui ont fait leurs preuves… pourtant, il faut parfois se fier à son instinct au lieu de le combattre.

Parce que si la plupart des mammifères sont capables de se mettre sur leurs pattes pour suivre leurs mères, le cerveau de l’humain est immature à la naissance et cela en raison du volume de sa boîte cranienne. Si son cerveau était mature, il ne passera pas par le bassin de sa mère.

Voilà pourquoi un nouveau-né a un réflexe d’agrippement, non seulement pour se tenir à sa mère, mais aussi pour établir un contact, un attachement.

Ignorer cela, c’est donc ignorer notre nature.

Vivre d’amour et de lait frais

Un enfant a donc besoin de nos bras, un besoin vital pour son bon développement, notamment celui de son cerveau encore immature qui a tout à apprendre. Et que peut-il apprendre si ce n’est que ce monde trop grand et trop froid, lui refuse son dernier bastion, les bras de ses parents (ou des grands-parents, oncles, tantes et professionnels de l’enfance) ? Refuser de consoler ou de câliner un enfant en pensant qu’il risque de s’y habituer serait donc une erreur. Au contraire. Le mini-humain se retrouvera confronté à un stress, et le stress provoque la libération de cortisol, responsable de la déprime et de l’aphasie.

Donc non, un enfant n’est jamais assez couvé, protégé et aimé.

Sur ces mots, nous vous laissons en chanson avec Yves Duteil :

Prendre un enfant par la main

Pour l’emmener vers demain

Pour lui donner la confiance en son pas

Prendre un enfant pour un roi

Prendre un enfant dans ses bras

Et pour la première fois

Sécher ses larmes en étouffant de joie

Prendre un enfant dans ses bras